L’idée derrière Blurry Diaries est née d’un constat : dans la frénésie de nos vies, tout semble s’accélérer, et notre perception de la réalité devient floue. Cette série explore ce flou, non seulement visuellement, mais aussi émotionnellement. C’est une réponse au rythme effréné de la vie, où les visages deviennent des fantômes et les souvenirs se fragmentent.

Je voulais capturer cette course perpétuelle, cette agitation où l’instant présent semble échapper à notre emprise. Les notions de rapidité, d’éphémérité, et d’effacement ont guidé mon approche. Les images de Blurry Diaries traduisent une tension entre la joie, l’euphorie et une forme de vide ou de mélancolie.

Pour traduire ces idées, j’ai choisi d’explorer les effets de vitesse en photographie. Le flou de mouvement est pour moi un moyen de capturer l’agitation, mais aussi l’intensité des moments fugaces.

Le choix d’un processus spontané était essentiel. Plutôt que de suivre un script ou un thème rigide, j’ai décidé de documenter mon quotidien sur plusieurs semaines. J’ai pris des photos de ce qui m’interpellait sur le moment : mes amis, des trajets, … Ce processus intuitif reflète l’idée d’une mémoire fragmentée.

Les 15 photographies finales sont celles qui capturent le mieux cette tension entre euphorie et mélancolie.

Avec Blurry Diaries, je souhaite inviter le spectateur à ralentir et à observer ce flou qui constitue notre quotidien. Plutôt que d’y voir une perte, il s’agit d’en faire une matière poétique. Ce flou devient une manière de voir autrement, de se réapproprier des souvenirs et des émotions qui, bien que fugaces, sont profondément significatifs.